Berne veut relancer la vaccination


Berne veut relancer la vaccination

12.01.17 | Rubrique(s): Revue de presse | Lien


Jeudi, 12 janvier 2017

Le Conseil fédéral a adopté hier une stratégie nationale d’action. Au cœur de la cible, les enfants, mais aussi les jeunes adultes



Avez-vous encore votre carnet de vaccination? Et savez-vous où il est rangé? Non, sans doute, comme une grande majorité des adultes, pour qui les vaccins ne sont qu’un vague souvenir d’enfance.
Grave erreur, aux yeux de la Confédération, qui est préoccupée de voir la couverture vaccinale s’amincir. Or, pour l’Office fédéral de la santé publique, la vaccination est l’un des moyens les plus efficaces pour se prémunir contre les maladies transmissibles potentiellement graves, telles que la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite ou encore la rougeole.
L’OFSP mise sur trois leviers. Le premier, c’est une implication plus forte du corps médical. Les médecins sont invités à aborder la question de manière systématique avec leurs patients et vérifier que leurs vaccins sont à jour. Les pharmaciens, infirmiers, et le personnel en puériculture doivent également servir de relais, par exemple lors de l’inscription des enfants à la crèche.
Le deuxième levier, c’est l’information. Les vaccins suscitent beaucoup de méfiance dans certains milieux. Pour vaincre les résistances, Berne veut partager avec la population l’état actuel de la science. L’usage du carnet de vaccination électronique devrait également permettre aux gens de mieux s’y retrouver et identifier les vaccinations recommandées dans chaque cas.
Dernier levier, c’est l’accès à la vaccination. Il devrait être possible d’être pris en charge dans les pharmacies ou dans les écoles notamment. Et les coûts ne doivent plus être un frein. Les personnes qui se feront vacciner contre une maladie à la charge de l’assurance de base seront exemptées de franchise. Montant de ce coup de pouce financier, qui fâche les assureurs: un peu moins de 4 millions de francs. Le programme sera réévalué après un an.
«Sortir les vaccins de la franchise pourrait aider les jeunes, notamment», estime l’ancien ministre valaisan de la Santé, Thomas Burgener. Depuis bientôt 4 ans, le Haut-Valaisan préside le Comité pour une Suisse sans rougeole, dont l’objectif est d’éradiquer la maladie avec une couverture vaccinale de 95%. Et il ne croit pas que l’Etat peut aller beaucoup plus loin en rendant obligatoire la vaccination. «Comment faire? On ne peut pas forcer les parents qui refusent les vaccins. L’information, et la coordination des efforts entre la Confédération et les cantons, qui sont en charge de la santé, me semblent un meilleur chemin. Les maladies ne s’arrêtent pas aux frontières cantonales.»
Judith Mayencourt

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